C'est dans un spot d'une minute que la maison Chanel tente de rendre hommage à un classique du cinéma français de Jean-Luc Godard "Le mépris". Film phare des années 60, Le mépris mets en avant la blonde à la renommée internationale, Brigitte Bardot, figure féminine de cette époque, qui était réputé pour être l'emblème de l'émancipation des femmes et de la liberté sexuelle, et qui est devenu un véritable sex-symbol en partie grâce à ses atouts physiques.
Le spot de Chanel réalisé par Bettina Rheims met en scène Julie Ordon. Il est vrai que la référence cinématographique semble évidente au premier abord notamment avec le choix d'une actrice blonde aux formes rappelant celles de la célèbre BB sans parler de la musique de fond, petit génie écrit par Georges Delerue présente dans la scène du Mépris mettant en avant Brigitte Bardot. Mais ce qui nous met essentiellement la puce à l'oreille sont les paroles de Julie Ordon qui en prononçant seulement les mots " dis mois.. je veux savoir... tu l'aime ma bouche?" nous renvoi au célèbre parole de Brigitte Bardot " Tu les trouves jolies mes fesses?".
On trouve également un clin d'oeil flagrant dans l'affiche publicitaire par rapport à l'affiche du film, que ce soit dans les caractères d'écritures ou dans la mise en avant de la femme blonde couverte d'un drap et à l'aspect sensuelle.
Cependant pouvons nous réellement parler d'hommage? En regardant d'un œil plus attentif nous sommes loin de retrouver une empreinte de Godard dans le film de Chanel. En effet malgré les points évident cités plus haut, d'un point de vue technique il est difficile de voir un hommage au réalisateur et son oeuvre dans ce spot. Pour commencer le format d'image et loin d’être similaire; Jean-Luc Godard s'était armé du cinémascope alors que pour Chanel nous avons le droit à du 16:9. En ce qui concerne le plan presque fixe de la scène de Godard, celui-ci se transforme en une dizaine de plan en mouvement allant du plan taille au gros plan avec des changements de plan assez grossier, sans aucune douceur et continuité logiques. Les changements de plan auraient pu être réalisés à l'aide des mouvements et du regard, choix que n'a pas jugé utile Bettina Rheims. La scène du "Mépris", qui malgré la nudité de Brigitte Bardot, garde un aspect romantique et léger se transforme en une scène lourde et légèrement vulgaire avec ce dernier plan sur Julie Ordon se mettant le dit rouge à lèvres.
Avec des ressemblances mais également des différences notables, La publicité du "Rouge Allure" trouve un point commun avec l'oeuvre de Godard: Toutes deux partagent le public et les avis.
Léha ETIENNE
Sources:
http://pubs-sexy.blogspot.fr/2008/10/rouge-allure-chanel-julie-ordon.html
http://archives.lesechos.fr/archives/2014/SerieLimitee/00136-028-SLI.htm
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